J’ai eu la chance d’effectuer des séjours à Dublin et Zagreb dans le cadre du projet européen sur la plateforme International mobility with disabilities. Ainsi, j’évoquerai ici mon déplacement à Zagreb, celui de Dublin étant abordé dans un autre post de la rubrique actualité.
Décidément, la plateforme « International mobility with disabilities » me fait voyager ! Destination : Zagreb.
L’histoire se répète. Et elle débuta de belle manière, Louise allait voyager avec moi dans le même avion.
Puis se prolongea à l’aéroport de Zagreb, dans des conditions identiques à celle de Dublin. S’en dégageait une atmosphère chaleureuse, calme et détendue. Le véhicule de l’association Udruga Zamisli nous attendait, Louise, ma mère et moi-même.
L’hôtel Dubrovnik, situé en plein cœur de la ville, à quelques mètres de la place centrale Ban Jelačić de Zagreb, garantissait sorties, divertissements et shopping.
C’est à ce moment-là que l’histoire allait néanmoins bégayer. La chambre était spacieuse avec une grande salle de bain équipée d’une douche et d’un siège fixé au mur, d’un lavabo à hauteur variable et de toilettes. Mais voilà ! Celles-ci étaient très basses, donc impossible de faire mon transfert.
Les évènements se précipitèrent. Que faire ? J’appris par la réception que l’hôtel ne disposait pas de toilettes plus hautes. Je pense alors à une autre solution : le bassin de lit. Quatre marches me séparent de la pharmacie de garde où je me rends en urgence pour apprendre de la pharmacienne descendue pour me dire qu’il fallait le commander.
De retour à l’hôtel, il n’y avait plus qu’à téléphoner au service de nettoyage pour demander une bassine. En vain. Deux minutes plus tard, une jeune femme frappa à la porte et me présenta un saladier en plastique.
La soirée s’acheva dans un restaurant après avoir pris un tramway accessible aux PMRs puis sur une virée sur une place et ses alentours, ravie de croiser autant de personnes à mobilité réduite. Deux d’entre elles m’ont indiqué en anglais des lieux accessibles à proximité de l’hôtel.
Comme à Dublin, la réunion de travail se tenait à l’hôtel et ne dura qu’une journée. Ce qui n’empêcha pas les participants d’être productifs. Je me mis à réfléchir au projet sur les auxiliaires de vie que je viens de soumettre à l’association Droit au Savoir.
Mon départ pour Paris le lendemain fut précédé, sur les conseils de deux jeunes croates en situation de handicap, d’un détour par un café et des boutiques accessibles.
Ces deux séjours resteront dans ma mémoire. Ils m’ont permis de faire la connaissance de personnes empathiques, enthousiastes et généreuses. Et de prendre conscience que si l’Europe n’est pas avare d’efforts en matière de mobilité et d’accessibilité, beaucoup est à faire et qu’il appartient aux personnes directement concernées de se prendre en main et d’exprimer clairement leurs besoins et attentes.
Mes aléas de voyages ne sont que des exemples parmi d’autres. Leur récit est la démonstration qu’il est possible de voyager quel que soit son handicap. A condition de refuser la fatalité, de concevoir des dispositifs d’assistance, même les plus imprévisibles !
Pour finir, je tiens à remercier Marie-Pierre TOUBHANS qui m’a accordé sa confiance.