Voici le témoignage de Carla qui nous raconte sa mobilité qu’elle a effectuée dans le cadre du programme Erasmus+. Organisation de son voyage, difficultés et craintes liées à son handicap et anecdotes, elle nous confie :
Dans quel cadre tu es partie ? qu’as tu fait ?
Je suis partie au Portugal au début des années 2000 et je ne suis même pas sûre que l’on puisse considérer cet échange Erasmus, comme les nouvelles versions de mobilités. Toutefois, j’ai passé un semestre à l’université d’Aveiro dans le cadre de mes études de LLCE portugais (langues, littératures et civilisations étrangères)
Comment était-ce ? Tout s’est-il déroulé comme prévu ?
C’était une sacrée expérience. C’était ma première mobilité de longue durée. Je suis partie avec une autre camarade de cours. Ainsi, je suis partie à l’aventure, mais en ayant une collègue dans les bagages en quelque sorte… Même si je connaissais le Portugal, pour y avoir passé toutes mes vacances d’été, le contexte pour moi n’était plus le même. De plus, je ne connaissais pas Aveiro. En repartant, j’en connaissais surtout l’université mais rien de la ville. Je n’ai pas résidé sur place, mais chez ma camarade qui vivait à quelques kilomètres de là.
Avant de partir, comment s’est passée l’organisation de ton voyage ?
Je n’en ai plus beaucoup de souvenirs. Le seul élément que je garde en tête était l’aspect administratif des documents entre les deux universités. Les échanges avaient été assez fluides et finalement, je ne garde pas en tête le stress de la prise en charge de mes besoins d’aménagements. L’été précédent, j’avais effectué un cours d’été dans une autre université portugaise, celle de Coimbra et je pense que cette expérience m’avait permis d’être confiante.
As-tu des anecdotes à propos de ta mobilité ?
Rien de très croustillant. J’ai raté un peu l’ambiance de la vie estudiantine en ne restant pas du côté du campus. Même si j’étais surprise par les habitudes des autres étudiantes et étudiants à faire la fête dès le jeudi soir. Je crois que j’ai davantage profité de ma vie estudiantine, lorsque j’étais en France et plus tard lorsque je suis partie étudier au Canada. Même si je ne faisais pas la fête tous les soirs, j’ai tout de même beaucoup profiter de la rencontre interculturel avec les autres étudiants.
As-tu rencontré des difficultés particulières liées à ton handicap ?
Pas vraiment. La seule erreur que j’ai commise peut-être a été de choisir la facilité en allant habiter chez ma camarade. J’ai économisé un loyer et ne me suis pas retrouvé en difficulté pour faire mes courses ou autre, mais cela m’a empêché de découvrir plein de choses. Or, c’est tout l’intérêt de ce type de mobilité. Puis, comme évoqué précédemment, du point de vue pédagogique tout s’est bien déroulé.
Est-ce que tu appréhendais de partir en mobilité à cause de ton handicap ?
Oui, sans aucun doute. Il y a toujours une part de peur dans chaque mobilité que j’ai effectuée. D’ailleurs, comme la plupart des personnes en situation de handicap, j’ai sécurisé au maximum celle-ci. Même s’il y avait une part d’improvisation sur un ou deux points, avec des décisions prises sur place, le plus gros de la préparation avait été fait avant. L’inconnu, je pense, fait peur à tout le monde. Même si j’essaie de ne pas me laisser régir par celles-ci, je ne peux pas l’empêcher. Mais, c’est aussi ce qui rend le tout exaltant et permet de relever les défis auxquels on peut être confronté.
Nous tenons à remercier Carla JORDAO pour l’interview.