La mobilité internationale et le handicap, c’est possible

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POUR LES TRAVAILLEURS ET LES STRUCTURES JEUNESSE

La mobilité internationale et le handicap, c’est possible

Cette section vise à poser une définition globale du handicap, et décrit les différentes mesures mises en œuvre par l’Union européenne notamment afin de permettre aux jeunes en situation de handicap de pouvoir partir en mobilité internationale.

1. Qu’est ce que le handicap ?

Selon L’Organisation Mondiale de la Santé, une personne en situation de handicap présente une “limitation d’activité ou restriction à la vie participative à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d’une altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un polyhandicap ou d’un trouble de santé invalidant.” Toutefois, les définitions du handicap et la reconnaissance du handicap varient en fonction des sociétés et des cultures.

La Convention des Nations unies relatives aux Droits des Personnes Handicapées (CNUDPH) adoptée en 2006 par l’ONU est un instrument international qui établit des normes minimales pour les droits des personnes en situation de handicap. Elle permet de “promouvoir, protéger et assurer”; l’égalité, les droits humains et les libertés fondamentales de toutes les personnes en situation de handicap. Elle assure le droit à l’autonomie, l’estime de soi, l’intégrité, l’éducation, l’apprentissage des personnes en situation de handicap et rappelle la condamnation des discriminations et maltraitances à leur égard. Elle a notamment été signée et ratifiée par tous les Etats membres de l’Union européenne. Les pays de l’UE sont donc tenus de respecter cette convention, cependant chaque pays dispose également de sa propre législation.

Toujours selon l’OMS, ce sont près d’un milliard de personnes en situation de handicap qui vivent à travers le monde. La majorité d’entre elles peinent à prendre leur place au sein de nos sociétés et sont privées de certaines opportunités.

2. Le handicap en Europe

Il a fallu beaucoup de temps à l’Union Européenne pour s’impliquer dans l’élaboration d’une politique en matière de handicap. Les efforts ont commencé à la fin des années 80 et ont abouti en premier lieu au programme Helios et à la création du Forum Européen des Personnes Handicapées en 1997 (Conseil de l’Europe). Avec le traité d’Amsterdam (1999), le droit à la non-discrimination est établi et sert de base aux personnes handicapées grâce à l’article 13 et à la directive européenne sur l’égalité de traitement en matière d’emploi et de travail. Cette politique a été renforcée par la Charte des Droits Fondamentaux de l’UE, dont l’article 21 interdit toute discrimination fondée sur quelque motif que ce soit, y compris le handicap. En outre, son article 26 reconnaît le droit des personnes handicapées à l’autonomie, à l’intégration et à la participation aux affaires de toute communauté. En 2010, la Commission a adopté la Stratégie Européenne en faveur des Personnes Handicapées (2010-2020) et a ratifié en 2011 la Convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées.

Au niveau européen, le nombre de personnes handicapées varie selon les sources. Entre 43 millions (selon Eurostat) et 80 millions (selon le Conseil de l’Europe) d’Européens ont un handicap ou une déficience mais il est difficile d’extraire des proportions sur les jeunes handicapés car les statistiques sur cette partie de la population sont difficiles à trouver. En effet, les jeunes sont un groupe moins visible ainsi que les personnes handicapées (Conseil de l’Europe). En outre, la Stratégie Européenne en matière de Handicap laisse aux Etats membres le choix de la définition du handicap à suivre sur la base de cette définition nationale.

Il faut donc retenir que tous les pays n’ont pas la même conception et parfois pas la même définition législative du handicap. En effet, cela varie en fonction de la culture mais aussi du système politique et représentatif en place dans le pays: certains pays ont des lois nationales qui permettent le foisonnement d’initiatives inclusives, d’autres fonctionnent davantage grâce à des réglementations régionales ou locales.

La Suède est un très bon exemple concernant l’insertion des personnes handicapées. Selon cette conception, un handicap intervient lorsqu’une personne rencontre un environnement qui lui est inaccessible. Ainsi, un handicap ne désigne pas pour les Suédois les capacités inhérentes d’une personne mais plutôt la relation entre une personne et son environnement. La Suède a ainsi choisi de privilégier une approche inclusive.

3. Comment l’Europe s’engage pour les mobilités des jeunes en situation de handicap ?

En ce qui concerne la mobilité des personnes en situation de handicap, le programme Erasmus+ accompagne ce public dans le but d’accroître sa participation à la mobilité européenne. Cependant, aujourd’hui elle représente moins de 0.5% des mobilités chaque année. L’internationalisation des jeunes européens se poursuit mais les freins restent encore très nombreux pour les personnes en situation de handicap.

C’est pour cela que le programme Erasmus+ s’est engagé à accompagner les personnes en situation de handicap grâce à des aides financières supplémentaires. Selon le programme cette aide “permet de prendre en charge les coûts additionnels concernant directement les participants en situation de handicap et les personnes qui les accompagnent. Le programme prévoit également des financements supplémentaires pour permettre aux participants concernés d’avoir accès à des soutiens techniques et pédagogiques adaptés.” Cependant, en 2020 seuls 0,11% à 0,15% des étudiants et stagiaires bénéficie de cette aide spéciale. Des informations complémentaires sont disponibles sur le site Génération Erasmus+ dans la rubrique “avoir un handicap et partir étudier en Erasmus, c’est possible. Ce site concerne cependant principalement les mobilités étudiantes.

Dans le cadre des mobilités étudiantes, les différentes universités européennes ont bien souvent des services spécialisés sur le handicap. L’Agence européenne pour l’éducation inclusive a pour mission de recenser ces différents services sur son site internet. Pour chaque pays on y retrouve les contacts essentiels, une description du système d’éducation inclusive mis en place dans le pays, des ressources, chiffres et exemples de projet. Il existe également une section permettant de se mettre à jour sur les dernières informations relatives à la question au sein du pays.

Avant de choisir son pays de destination pour une mobilité, un jeune en situation de handicap, même s’il n’est pas étudiant, peut donc se renseigner sur les différentes dispositions mises en place. Le choix du pays se fait également en fonction de l’accessibilité de la ville, c’est pourquoi la Commission européenne a lancé l’Access City Award remis aux villes qui permettent un meilleur accès aux transports et lieux publics aux personnes à mobilité réduite.

Nous ajouterons également que le nouveau programme Erasmus+ 2020-2021 fait de l’inclusion sa priorité, c’est en ce sens que l’accès à la mobilité internationale sera renforcé pour les jeunes ayant moins d’opportunités, comme c’est le cas pour les jeunes en situation de handicap. (Pour plus d’informations Le nouveau programme 2021-2027 – Actualité)

Cependant, les jeunes en situations de handicap ont également besoin d’un suivi et de ressources afin de mettre au point leur projet de la meilleure manière. C’est pour cela que les autres pages du site vous permettront d’en savoir plus sur l’accompagnement du jeune, avant le départ et pendant la mobilité.

Dessin d'un groupe de personnes de tous les âges, avec un handicap visible ou non